Martin Garrix lancé dans un bras de fer compliqué avec son label

À l'Automne dernier, le jeune DJ-producteur star Martin Garrix, actuel 3ème du classement Top100 DJ's, a fait part à ses fans de sa volonté de reprendre sa carrière en main. Depuis, le feuilleton entre Spinnin et lui ne cesse d'offrir de multiples rebondissements. Le jeune artiste a décidé de rompre son contrat d'artiste avec le label qui l'a révélé au grand public. Rappelons qu'il avait été recruté alors qu'il n'avait que 14 ans.

Derrière ce conflit qui fait forcément beaucoup jaser dans le monde de l'EDM, il y a le fait que Martin Garrix n'avait jusque là aucun droit de suite sur ses propres œuvres, que seul le label pouvait exploiter. En résumé, il n'était pas reconnu en tant que propriétaire de sa propre musique. L'auteur du méga-tube Animals a apparemment eu gain de cause puisque Spinnin a accepté de lui transférer la propriété intellectuelle de sa musique, ce qui semble être la moindre des choses. Toutefois, Martin Garrix n'a pas voulu "dépouiller" le label qui lui a permis de connaître le succès. Il a donc accepté que Spinnin continue d'exploiter commercialement ses œuvres déjà publiées pendant encore 7 années. Fair play.

Spinnin a beaucoup à perdre

En quelque sorte, l'artiste de 19 ans a repris sa liberté tout en permettant à Spinnin de ne pas devoir éjecter ses nombreux tubes de son catalogue. Ce différend met en pleine lumière les difficultés que peuvent avoir les DJ-producteurs avdc les labels qui gèrent leur carrière. Il souligne le fait que les contrats sont souvent rédigés au moment où les artistes sont très jeunes et méconnus, et donc avec une position de faiblesse dans les négociations de partage de droit. 

Garrix a aussi souhaité quitter son agence historique de management, MusicAllStars, gérée par ailleurs par le même patron que le label Spinnin. Les deux sociétés, qui avaient fait de Garrix leur tête de gondole, ont du mal à accepter la rupture, ce que l'on peut comprendre quand on voit que le jeune talent hollandais génère déjà des revenus à hauteur de 17 millions de dollars annuels selon le magazine Forbes. On voit bien dès lors que l'enjeu est de taille sur le plan juridique et financier, au détriment de l'artistique. 

Dans un récent communiqué adressé à ses fans et aux médias, Martin Garrix reproche à ses anciens employeurs d'avoir une fois de plus, fin décembre, déformé la réalité des faits, puisqu'ils sous-entendaient que Martin Garrix a rompu son contrat alors qu'il n'en avait pas le droit. En fin de compte, on ne sait pas aujourd'hui qui devra dédommager l'autre, ce qui créé une situation extrêmement tendue entre les deux camps. 

Un premier album en stand-by

La conséquence directe est le retard de lancement du nouveau label promis par Martin Garrix à ses fans, tout comme le report à nouveau de son premier album, sur lequel il travaille depuis plus d'un an et demi maintenant. Certains titres, dont ceux avec Usher et Ed Sheeran, déjà enregistrés et rattachés à Spinnin, ne se retrouveront pas, de fait, sur l'album, à cause du litige en cours. 

Une chose est sûre, on sait que ce premier album de Martin Garrix ne figurera pas sur le catalogue Spinnin. Bien entouré, le jeune hollandais s'est engagé dans un véritable bras de fer. S'il en sort vainqueur, il sera d'autant plus motivé pour remettre un coup d'accélérateur dans le développement de sa jeune carrière…