On a tous connu ça. Le cartable neuf, encore léger, et la course jusqu'à l'école pour ne pas être en retard à son premier jour de classe. Des parents frileux et stressés, que l'on n'a pas envie de quitter. L'angoisse à la perspective de ne plus jamais les revoir devient trop forte, et les larmes coulent à flot sur nos joues rebondies. Cette scène à la fois mignonne et honteuse est redoutée de tous. Surtout quand des caméras traînent dans le coin, menaçant d'immortaliser ce moment gênant. Malheureusement, c'est déjà arrivé plus d'une fois.
L'un des exemples les plus récents de pétage de plomb d'un enfant a eu lieu aux États-Unis. Là-bas, les bouts de chou commencent l'école plus tôt qu'en France, vers la fin du mois d'août. Il y a toujours des journalistes pour traîner aux alentours des maternelles et recueillir les impressions de gamins apeurés. Cette année, le sort est tombé sur Andrew Marcias, petit garçon de quatre ans à la coupe soignée.
Alors qu'il fait sa première rentrée à Los Angeles, Andrew est assailli de questions. "Est-ce que tu es content à l'idée de rentrer en maternelle ?", lui demande la journaliste. "Oui !", exulte le petit garçon. "Pourquoi ?", renchérit la reporter. "Je ne sais pas", avoue Andrew. Jusqu'ici, la catastrophe est évitée. C'était sans compter la question qui tue : "Est-ce que ta maman va te manquer ?", posée par la journaliste. "Non !", affirme d'abord Andrew, avant de sangloter et de pleurer. Dommage, Andrew était à deux doigts de garder la tête haute.
Les chaînes d'information ont pour habitude de prendre au moins un enfant pour cible chaque année, et le suivre tel son ombre le jour de sa rentrée. De quoi rajouter du stress au stress. Margaux en a fait la douloureuse expérience en 2008 avec Télé Toulouse.
Alors que tout se passe pour le mieux et que Margaux ravit le téléspectateur avec son accent du Sud-Ouest, tout s'effondre lorsque la collégienne découvre qu'elle n'est pas dans la même classe que ses amies. À nouveau, les larmes sont au rendez-vous. La mine déconfite et rougie, Margaux est tellement vénère qu'elle envoie bouler le journaliste : "Y'a rien à expliquer, j'étais pas avec mes copines, c'est tout." Les adultes ne comprennent jamais rien. Finalement, tout est bien qui finit bien, puisque Margaux rejoint la classe de ses amies. Ah, le pouvoir des médias.
Même dans les années 80, la télévision ne pouvait manquer les premiers pas des touts petits à la maternelle. Avec de nombreux cris à la clé. On remarque un vocabulaire assez particulier pour parler d'un blondinet silencieux : "Les moins timides acceptent l'engagement mais les réticences sont nombreuses, analyse le journaliste. Sans cri, sans larmes, cet enfant s'est tout de suite enfermé sur lui-même. Il faudra sans doute quelques jours pour l'apprivoiser."
Reportage sur la rentrée ou documentaire animalier ? On ne sait plus. Reconnaissons tout de même que le zoom sur le blondinet n'est pas des plus rassurants. Notons aussi l'enfant pleurant sous une chaise à 2:45 en léchant sa morve.
Petite section, CP, 6ème : des termes inventés par les grands pour brouiller les pistes. Cela semble réussi puisque le petit garçon marseillais à 0:31, avec une fabuleuse chemise hawaienne, est persuadé d'être en CP, alors qu'il n'est qu'en grande section. Ambitieux, ce gamin.
À Marseille, on soigne son style, surtout pour le jour de la rentrée. "C'est pour la réputation. Faut pas s'habiller comme une clando", explique simplement Sofia. Attention : l'expression "clando" qualifie "une personne vivant dans la clandestinité". À ne pas confondre avec "clodo".
Dans le même lycée, Shéhérazade fait bonne figure : "Franchement, j'aime pas trop l'école. Mais bon. Je suis un peu dégoûtée, mais c'est pas grave. Je me languis trop des vacances d'été." Patience, plus que dix mois à attendre !
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