3 min de lecture
Affiche du spectacle de Swann Périssé, de passage à Nancy le 5 juin 2025
Swann Périssé sera de passage à Nancy pour présenter son spectacle intitulé "Calme". Un qualificatif qui ne la représente justement pas du tout. « Calme, apaisée, sereine, douce, ce sont des choses que je n’ai jamais été et que j’essaie désespérément d’être depuis que je suis enfant », affirme l’artiste.
Elle se produira sur la scène de la salle Poirel à Nancy. Une salle qui a été décisive dans la vie de l’artiste. C’est là, à 19 ans, lors d’un concours de théâtre inter-écoles lorsqu’elle était étudiante à Sciences Po, qu’elle a eu LA révélation. « J’ai joué 15 minutes sur scène. J’ai oublié mon texte, j’ai un peu improvisé, j’ai trébuché sur mes accessoires et ça a fait rire tout le monde […] malgré moi. J’ai eu une standing ovation et je me suis dit « je veux jouer sur scène et faire rigoler les gens pour toujours. » »
Un peu plus de 15 ans plus tard, elle aborde dans son premier spectacle le thème de la colère en traitant de sujets très sérieux et qui la touche personnellement comme le sexisme, le patriarcat ou encore les violences sexuelles. « D’abord, on rigole du fait que je ne sais pas garder mon calme, que je m’énerve pour un oui ou pour un non et puis au fur et à mesure, on comprend que cette colère vient d’une indignation qui peut être partagée par beaucoup et qui est légitime »
Et la colère féminine est particulièrement traitée : « Quand une femme assume sa colère, ce n’est pas habituel. […] Le sentiment de colère est mal vu chez les petites filles et donc plus tard chez les femmes. Peu à peu, on nous déshabitue à être connectées à notre colère qui est pourtant une émotion qui peut nous sauver de situation dangereuse, qui peut nous scandaliser et nous faire faire la révolution. […] Je trouvais ça intéressant d’en faire un spectacle. »
L’humoriste va puiser l’inspiration dans l’actualité qui réveille ses convictions : « On parle de ce qui nous obsède, de ce qui nous touche. […] Quand je vois des informations et qu’il y a des choses qui m’effarent, souvent ça me fait rire tellement j’en suis scandalisée. Donc j’essaie de travailler sur l’écriture pour transmettre justement ces émotions mais à travers la rigolade. »
Les anecdotes sont également inspirées de sa vie personnelle ou de confidences. « Je créé toujours en partant de quelque chose de réel - soit qui m’est arrivé, qui est arrivé à l’une de mes amies, des connaissances ou des proches – et puis après je mélange. […] Je raconte toujours des trucs un peu vrais et un peu faux »
Entre 15 et 25 minutes d’improvisation sont disséminés au début et au milieu de chaque représentation, ce qui lui permet d’échanger avec son public : « J’ai l’impression que c’est un moment où l’on fait communion tous ensemble. […] Je vois ça comme un moment de liberté absolue. »
La comique estime que son rôle est de dénoncer et espère que ça redonne un peu d’espoir. « Je pense que le rôle des humoristes et des artistes de façon plus générale, c’est vraiment de pointer du doigt des choses qui ont dû être acceptées parce qu’on est nés dans une société où c’était normal. Le fait d’en rire tous ensemble, j’ai l’impression qu’on se rend compte de l’absurdité de certaines normes, de certaines obligations, de certaines pratiques. ». Et la trentenaire l’affirme : la création et l’aboutissement du spectacle a été une vraie thérapie qui a finalement calmé et apaisé sa colère.
Bienvenue sur Fun Radio
Rejoignez la communauté RTL, RTL2 et Fun Radio pour profiter du meilleur de la radio
Je crée mon compte